Ce matin de novembre à 4h. Mon cœur s’emballe. Tant pis pour Lille, je saute dans un Uber et j’arrive.
Lumière tamisée, à pas de velours je fais mon entrée dans cet univers bercée par la mélodie de râles presque silencieux de D., j’observe, cachée. Et j’attends en savourant chaque minute.
Il règne un silence assourdissant. Une bulle apaisante dans le tsunami d’émotions à venir. Je les observe tous les deux, en osmose. La porte s’ouvre, V & L, les deux sages femmes entrent, se préparent dans une chorégraphie millimétrée. Tout est sous contrôle. J’observe le bal. Je ne perds pas une minute d’intensité. La respiration saccadée de D. La main de E. qui lui effleure la peau. Un gant de toilette qui éponge son front. Ils chuchotent. Tout le monde chuchotent et chaque minute est un délice. On a pas besoin de voir le corps de D. se mouvoir sous les contractions qui viennent faire écho dans ses entrailles : on les sent. À l’unisson. Elles font vibrer les énergies de la pièce.
J’ai vécu un accouchement. Deux, en fait. Je sais. Je croyais savoir. Mais ils sont tous uniques. On échange, les sages femmes et moi. Silencieusement je les admire. Je suis fascinée. Je touche du doigt ce qu’elles peuvent ressentir, parfois. Elles m’expliquent les différentes phases. Ce soir la, j’apprendrai à les reconnaître au simple sons et octaves de la voix de D. Frissons.
D’un coup, le chat monte à l’étage se cacher. Je monte la voir. Elle est vraiment cachée. Puis j’entends ce râle rauque qui fait frémir chaque cellules de ma peau. Je sais. J’ai compris.
D., dans un élan presque animal, sent qu’elle ne peut / veut plus être dans l’eau. Tout son être, accompagné par son mari, se déplace douloureusement au bord du canapé. C’est vif. C’est instinctif. Je le sais et le sens. Tout le monde se prépare. C’est imminent.
Tout s’accélère. Les souffles. Les rythmes cardiaques. Les mains moites. On est tous tenus en haleine.
Il y a quelque chose de palpable dans l’air. On sait que ça arrive. D. est incroyable, d’un calme olympien, d’une force sans égale et E. pose son front contre elle. Il est là, son roc. Je n’ai aucun repère spatio-temporel. Ça m’a paru si rapide et à la fois si long.
C’est une scène sublime. À la lueur du jour qui se lève. Je suis accroupie un peu derrière, je réalise à peine le cadeau inestimable que cette famille m’a fait en me laissant l’opportunité d’assister à ce moment unique et si intime. J’ai conscience de la confiance absolue qu’on m’accorde et je me sens d’un coup portée par un élan de sérénité indescriptible. Étrangement je me souviens du silence. Et à la fois de la puissance de la voix de D. Je ne sais plus bien si c’était pendant la traversée du bassin. Au passage de la tête. Mais je me rappellerai toujours et à jamais de l’émotion folle qui m’a traversée quand j’ai vu ce visage apparaître. Mon dieu. La vie s’annonçait juste la, devant moi. Ces yeux allaient découvrir le monde et J’étais là, figée, à admirer la beauté de ce qui était en train de se passer.
Car si ces yeux allaient découvrir le monde alors moi j’étais en train d’admirer la vie, à l’état pur.
Des milliards d’êtres humains sont nés et pourtant, ces naissances sont encore parfois des mystères. Moi même ayant eu deux enfants, je sais ce qu’est donner la vie mais finalement, je ne sais pas vraiment à quoi ça ressemble. Cet acte devenu presque politique aujourd’hui est l’une des plus belles merveilles de l’humanité, et sa beauté n’est pas encore admirée, dans toute la puissance qu’on lui confère.
Ces gestes, ces détails, qu’on oublie finalement rapidement quand tout ce flot d’émotions et d’hormones s’apaisent sont désormais impérissables grâce au reportage d’accouchement.
J’évolue dans le domaine de la maternité à titre personnel et professionnel depuis tellement d’année, ce sujet me passionne, me transcende et j’ai aujourd’hui à coeur d’accompagner les familles à vivres ces moments en pleine conscience tout en gardant la certitude que le moindre souvenir restera palpable et vivra au fil des générations. Je suis fière de me dire que cet héritage traversera des familles et que des enfants pourront avoir les photos de leur venue au monde, celle qui bouleversera la vie de toute leur famille.
Cette expérience unique est avant tout une expérience humaine. Prenez le temps de mieux connaître le/la photographie qui vous accompagnera durant ce moment unique : ne transigez pas sur la confiance et l’aisance que vous aurez avec elle/lui, au delà du rendu purement esthétique des photos. Ce moment intime de votre famille est précieux. Si vous décidez de faire appel à moi, nous nous rencontrerons une ou plusieurs fois si nécessaires, et aurons des échanges téléphoniques pour apprendre à se connaître, car plus je vous connaîtrais, mieux je pourrais figer ce que vous vivez ce jour là.
Dès votre 38ème semaine d’amhénorrée je serai d’astreinte pour vous, c’est à dire que je me serai engagée à ne pas accepter de gros projets professionnels ou une autre naissance et ce, jusqu’à la date de votre terme afin d’être pleinement disponible jour et nuit pour me rendre jusqu’à votre lieu d’enfantement.
A l’issue de ce reportage, durant lequel je serai la plus discrète, je vous partagerai quelques clichés dans les 24h suivant la naissance (pour accompagner ce pur bliss que vous êtes en train de vivre) et la suite du reportage vous sera livrer via la galerie dans le mois.
You don’t take a photograph, you make it. – Ansel Adams